Testé pour vous • The Defining Decade

On se retrouve avec une nouvelle édition du “Testé pour vous”, qui se veut un petit tour d’horizon des livres de développement personnel et autres recettes miracle qui circulent en librairie.

Le choix de ce mois-ci est assez personnel. Comme une bonne partie d’entre vous, je traverse actuellement une phase transitoire entre la fin des études et le début de la vie active, où les certitudes s’échelonnent rarement au-dessus de trois mois. Et soyons honnêtes, c’est un peu stressant (voire magistralement flippant) de devoir faire des choix qui vont impacter les prochaines années de nos vies. Quand j’ai entendu parler de The Defining Decade, de l’Américaine Meg Jay, j’ai pensé que ce livre pourrait apporter quelques réponses à mes questions.

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Meg Jay, The Defining Decade, Twelve Editions, 2013, 272p.

Le pitch: Les discours sur la jeunesse portent tous le même message: “30 is the new 20”.  L’espérance de vie augmente, l’individu cherche d’abord à s’accomplir sur le plan personnel, et quand les parents étaient pour la plupart mariés et avec enfants à vingt-cinq ans, la génération suivante sort tout juste des études et peine à trouver un sens à cette période que l’on dit “charnière”. Les jeunes ou (twentysomethings) sont tiraillés par les choix qu’ils doivent accomplir dans tous les domaines (les études, comment s’insérer sur le marché professionnel, une vie sociale et amoureuse réussie, les enfants) et l’impératif social de “profiter de ses jeunes années tant qu’il est encore temps”. Pas étonnant qu’on se sente déboussolés entre tous ces commandements contradictoires! C’est du moins le constat de la psychologue Meg Jay qui, de ses entretiens avec ses jeunes patients, en a tiré un manuel de survie à l’égard des jeunes pousses comme nous.

Ce qu’on nous promet: Certes, les années 20-30 ans sont cruciales car elles ont un impact sur le reste de notre vie. La clinicienne cherche cependant à (nous) rassurer. Par les exemples tirés de ses entretiens avec ses patients, Meg Jay nous montre que chacun peut se sortir de l’impasse dans laquelle il se sent coincé: une relation désastreuse, un job harassant, un manque de repères. Parce qu’il vaut mieux tenter de vivre que de se lamenter sur son sort ou le changement que l’on voudrait voir arriver dans nos vies. Si Jay nous apprend une chose, c’est d’avoir confiance en sa jeunesse, de s’en servir comme un arme pour affronter les défis qui sont autant de possibilités de grandir. Ce job que l’on pense impossible à avoir, pourquoi pas y croire et y candidater? Et ce projet d’intégrer une law school que l’on repousse depuis deux ans, qu’est-ce qu’on attend pour s’y mettre sérieusement? Et surtout, quel est le pire qui puisse nous arriver en cas d’échec? Pas grand-chose au final. Moi qui m’attendais à trouver un certain écart culturel entre l’Europe et les Etats-Unis en termes de vécu chez les jeunes, ce livre est bien la preuve que de part et d’autre de l’Atlantique, les expériences restent sensiblement les mêmes.

Et alors, ça fonctionne? Les échanges menés entre la psychologue et les jeunes souffrent d’une certaine inégalité. Si certains sont extrêmement instructifs et permettent d’engager une vraie réflexion avec son parcours, c’autres sont clairement moins intéressants. J’imagine que cela dépend des expériences de chacun. Pour ma part, j’ai particulièrement aimé le chapitre où Meg Jay aborde le fameux “réseau” et l’importance des “liens faibles” (weak ties en anglais). Cette fête ou l’on s’invente de fausses s’excuses pour ne pas y aller pourrait bien devenir un tournant dans notre existence, qui sait? Alors hop, on enfile autre chose que son bas de pyjama et on se bouge!

Bref, un ouvrage touchant et rythmé qui donne un sérieux coup de boost. On approuve!

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